
|
 |
    
|
|
 |
 |
|
 |
 |
 J’ai choisi le chemin du Théâtre National de Toulouse et j'ai vu une pièce de théâtre qui me
laisse sans voix, simplement pour me donner envie de connaître un peu plus la voie…de Marcel
Proust.
« Il est vraiment rare que l’on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas » Marcel
Proust (1871-1922), écrivain
Cette phrase est le symbole grandiose d’un chef d’œuvre. Cette pièce de théâtre ne nous quittera pas.
Bouleversante, attachante, envoûtante, le temps passé à regarder la vie déroulée de Jean Sauteuil, ne
nous quittera pas. Bien n’est pas le mot, exceptionnel en est l’adjectif.
Edité en 1952, soit trente ans après sa mort, Marcel Proust n’a pas eu le temps de terminer cet écrit de
son vivant, laissé même dans l’oubli avant d’être retrouvé. Jean Sauteuil, l’histoire d’un enfant,
amoureux de littérature et de poésie, découvrant le monde, les tristesses de jeunesse, les cris de
souffrance, les pertes d’amour ou d’amitié, les changements de lieux en grandissant, tout simplement
la vie, est un livre qui nous pousse à ressentir les mêmes sentiments. L’auteur se dévoile dans cet essai
juvénile, commencé en 1895. Cet essai sur l’âme d’un jeune homme, cette multitude de feuilles et de
fragments, interroge depuis des décennies notamment par des ressemblances avec la grande uvre de
l’écrivain : À la recherche du temps perdu.
Ce livre, quasi autobiographique de Marcel Proust de vingt-quatre ans Ă vingt-neuf ans, exprime
ses souvenirs d'enfance, ses opinions sur la vie et l’art ou encore la description des lieux qu’il a
fréquentés. Selon l’auteur, « c'est moins peut-être et bien plus, l'essence même de ma vie, recueillie
sans y rien mêler, dans ces heures de déchirure où elle découle ».
En dehors du génie de chaque phrase, il s’agit bien de l’adaptation de Agathe Mélinand, metteure en
scène du texte inachevé de Marcel Proust, qui est à l’honneur. Cet ouvrage, de son nom Jean Sauteuil,
que dire, cette œuvre d’art proustienne fragmentée non pas par l’oubli mais par la beauté de ce qui
écrit. Un art magistral devant une liberté angélique nous porte vers le quotidien de Jean. De son
enfance à son adolescence, de ses coups d’éclat à sa passiveté, de son hyperactivité à sa sensibilité,
tant d’émotions volent en Ă©clat devant la justesse des mots. Le monde connu et inconnu de l’auteur, Ă
travers des rires et des pleurs, nous laisse croire à l’identification royale d’une volonté sensationnelle
qui nous transporte.
Jean sauteuil, le roman de la jeunesse oublié de Proust, l'ébauche d'un jeune homme sur son monde,
est un véritable récital poétique. Chacun de nous peut s'identifier à un personnage, à un moment de vie
de notre passé ou de notre présent. Ce garçon de 7 à 23 ans évolue à travers des moments clés de son
histoire. Quant à la mise en scène, elle est saisissante. Un espace occupé par le vide avide, par les
meubles mouvants, par les personnages sensibles, par les musiques entraînantes, et par les fonds
lumineux, nous amène dans une véritable production artistique. Les faits et les gestes sont rythmés, ce
n'est pourtant pas un spectacle vivant de danse tels les pas des personnages chorégraphiés pourraient
laisser entendre, c'est simplement la vision vivante de Agathe Mélinand. Nous voyageons avec Jean
vers le chemin de son vieillissement, vers sa voie choisie mais parfois subie. Pour ma part, je n'ai pas
de vision. J’ai choisi le chemin du Théâtre National de Toulouse et j'ai vu une pièce de théâtre qui me
laisse sans voix, simplement pour me donner envie de connaître un peu plus la voie…de Marcel
Proust. |
 |
 |
Mis à jour le 14/12/2017
|
|
 |
|
|