• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


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Après Schiller à la scène, Donizetti à l’opéra, Stefan Zweig dans le silence de la bibliothèque, Marie Stuart inspire un nouvel auteur : Flo Quentin-Herfort, qui mobilise plus de 10 personnages, ce qui est une performance dans un théâtre privé.

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© X,dr
Du 06/01/2018
au 14/01/2018

Reprise le 6 et 14 janvier 2018.
Nord-Ouest
13, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS
Métro Grands Boulevards
Réservations :
01 47 70 32 75
Cette rose d’Ecosse a la couleur d’une rose-thé quand elle revient dans son royaume et que son demi-frère – qui a assuré le pouvoir – l’accueille. Il est déférant voire affectueux. Marie Stuart a été reine de France, élevée à la cour d’Henri II avec son futur mari. Mais François II meurt après un an et cinq mois de règne d’une otite ou d’une méningite. Les âpres terres d’Ecosse ne peuvent lui faire oublier la douceur des bords de Loire et le parfum des fêtes dont raffolent les Médicis. Comme si elle introduisait la Civilisation, elle multiplie les bals, cachant son visage derrière le masque. De plus, c’est une bonne catholique, dans un pays où les Highlands restent fidèles à Rome mais où les villes sont déjà gagnées par la Réforme. John Knox, prédicateur fanatique, vise la reine et s’attaque à sa camarilla. Les lords, qui ne sont pas tous puritains – la secte de Knox- jouissaient jusque là d’une liberté d’action convenant aux différents clans. L’attitude de leur reine les défrise, d’autant qu’il s’agit d’une femme, dérangeant l’atmosphère macho. La présence d’un homme à ses côtés lui est donc nécessaire. En outre, ce n’est pas dans sa nature de rester veuve.

Maintenant les couleurs de cette rose d’Ecosse sont ardentes. Elle regarde donc du côté des princes, mais sa cousine Elizabeth, dynaste sévère et entretenant l’hérésie née du mariage de ses parents – Henri VIII et Anne Boleyn - redoute au nord de son royaume, un allié du Pape, fût-il français ou espagnol. La liberté de manœuvre de Marie Stuart est donc très réduite. Refusant d’être une seconde Reine-vierge, à l’image d’Elizabeth, elle jette son dévolu sur un de ses jeunes parents, Henry Stuart, plus connu sous le nom de lord Darnley. Le 29 juillet 1565, elle convole au château d’Holyrood. Le nouveau marié est un séducteur qui, rien qu’en ouvrant la bouche, fait chavirer toutes les femmes du royaume. Mais très vite l’écaille craque sous la patine. Darnley se révèle comme une sorte de gigolo, mais en plus cupide et ivrogne. Il est prêt à tous les compromis avec les lords ennemis de sa femme et, sans s’en douter, de lui-même.

Acceptant difficilement la condition de roi-consort et ne pouvant accepter que son épouse, enceinte, lui ferme la porte de sa chambre, il nourrit une jalousie féroce vis-à-vis du parvenu qui est devenu le secrétaire de la reine, un Italien du nom de Rizzio. C’est alors que deux des lords prennent langue avec Darlney. Réfugiés dans une taverne, ils le font boire et, faisant miroiter le pouvoir – voire la couronne – lui propose de supprimer ce secrétaire douteux. L’assassinat a donc lieu et Rizzio expire aux pieds de Marie Stuart. La rose d’Ecosse est cette fois-ci ensanglantée…

Darnley, non seulement ne sera jamais un roi à part entière, mais les lords, tout comme à Marie, lui auront passer la corde au cou. La conjuration se poursuivra, cette fois entre les lords et Moray, qui vit la trahison des cadets. Comme c’est le cas dans tous les royaumes, à commencer par la France. Dudley, le conseiller d’Elizabeth d’Angleterre, entre dans le jeu, non sans que celle-ci n’accepte de devenir marraine du fils de Marie Stuart. Un jour ce James VI deviendra d’ailleurs roi d’Angleterre et réunira les deux royaumes. Quant à John Knox, continuant de faire tonner sa voix, il sera là pour l’hallali, en chair et os, sous le capuchon d’un moine.

Flo Quenti-Herfort, dans une geste digne de Victor Hugo, nous conte l’histoire de cette femme. Trois heures durant, c’est un peu long pour notre époque de robots. Un peu à la manière de Musset dans son Lorenzaccio, nous suivons cette conjuration pas à pas et dans les moindres détails. Rien ne nous est épargné, y compris l’étreinte amoureuse de Bothwell, en passe de devenir le troisième mari de la reine. Marie en déplore la brutalité, tout en l’admettant finalement et en la réclamant. La virilité du chef de ses gardes est incarnée ici par Rui Ferreira, un Bothwell responsable et nerveux, mais qui a le sens de la patrie. Lucie Contet est une magnifique Marie Stuart, toujours digne, mais dont l’amour de l’amour exclut toute prudence.

Cela a commencé avec Darnley. Ici Jérémy Hamon joue avec conviction ce parfait gigolo, épousant toutes les nuances de l’éventail : tendresse, envie, jalousie, ivrognerie, désir de pouvoir, trahison, aussi bien vis-à-vis de la reine et, sans qu’il s’en doute vis-à-vis de lui-même. Après une fausse réconciliation et, alors que le torchon brûle, il sera plus veule que jamais. Frédéric Thérisod est un Moray alliant flagornerie et machiavélisme jusqu’à ce qu’il révèle son jeu dans la grande scène finale, retrouvant le Richard III qu’il a si bien campé. Ludovic Coquin campe Rizzio en pauvre animal craintif. Il sait amuser sa patronne tout en lui donnant certaines illusions…

Frédéric Morel en Dudley est racé, c’est la voix de la reine. Il dissimule ses coups fourrés sous le masque de la diplomatie. Elle, sa reine, est une Elizabeth impitoyable, comme cagée dans le fond de la scène. Jeannine Milange nous éblouit comme elle sait le faire. Sa voix claque comme un éventail sous la dentelle des mots et des cajoleries. Le John Knox de Franck Delage m’a un peu gêné. Avec son crâne rasé, son regard sombre et une barbe de six pieds de long, on a l’impression qu’il travaille pour Daesh. Un frisson passe. On pourrait également parler de Mokrane Segueni et de José Manuel Saraiva dont la mine patibulaire rappelle les traitres du Boulevard du Crime. On les attendrait presqu’à la sortie pour leur faire leur compte.

Les costumes, taillés avec art, La production les doit au styliste Luc Daribère. On ne peut qu’admirer les robes des reines, blanche ou noire comme sur un échiquier. Elles restituent l’époque, comme la musique, signée d’une pointure britannique. A ce beau spectacle – cependant un peu long - je n’émettrai que quelques bémols au sujet de la mise en scène. Olivier Bruaux nous charme, mais sa mise en espace trop éclatée oblige les comédiens à forcer leurs voix et parfois à sur-jouer. Il en est de même du point de vue visuel. La reine Elizabeth et son conseiller donne l’impression d’être dans une cage et de nos fauteuils nous les distinguons à peine. Cette création vaut d’être saluée et nous retrouvons le texte de Flo Quentin-Herfort aux éditions de L’Harmattan.

Précisons que les reines sont jouées en alternance par Cécile Coves et Luana Kim.
Mis à jour le 31/10/2017
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