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 Une femme blanche porte le monologue intérieur imaginaire de Mohammed Ali en plein combat.
Pendant une heure trente, Mohamed Ali livre le combat de sa vie sur un ring pas si imaginaire que cela.Tout en déplacements souples, rapides, précis, à l'instar de sa formule "Vole comme un papillon, pique comme une abeille", il nous martèle sa vie par volée de coup de poings en pleine tête avant le KO final.
De son enfance avec cet épisode du vélo volé, événement initiateur de son engagement dans la boxe et plus encore de lutter contre toute injustice. De sa lucide et amère analyse sur les rapports blancs - noirs avec l'émancipation en ligne d'horizon, en passant par une condamnation sans appel de cette société de conservateurs et consommateurs,sans oublier son refus de combattre au Vietnam, Mohamed se transforme en leader politique.
En contrepoint de cette ligne, le rappel de ses combats gagnés, l'évocation de son style, la forme de son monologue tout en répétition, percussion, pétrissage et étirement des mots poétisent et politisent ce texte de Rémi Checchetto.
Et le message de Mohamed n'en devient que plus universel. Adeline Walter donne corps à Mohamed, dont le physique est aux antipodes de celui de la comédienne. Elle n'en dégage pas moins une énergie pure et dure à asséner ses vérités sans prendre de gants, sous un véritable déluge verbal qui emporte au final les spectateurs.
La comédienne réussit une incroyable performance de danse théâtre où le mot se fait chair, la diction fait corps au mouvement toujours en vol. Elle est secondée par un un travail constant et délicat de vidéo qui enferme ou libère ce corps. Jusqu'à sa consécration au travers d'une scène ou vient se mêler quelques notes de Strange fruit de Biilie Holliday et la projection d'images de Mohamed Ali en plein combat. De la politique incarnée. De la chair politisée. Du grand art. A voir impérieusement. |
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Mis à jour le 19/07/2016
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