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 Un uppercut poétique et théâtral...
La poésie a très probablement quelque chose à voir avec la boxe... Arthur Cravan, le surréaliste, en avait jadis donné la preuve. Mais le théâtre y participe lui aussi, comme veut le démontrer ce spectacle de la compagnie avignonnaise Corps de Passage sur un texte de Rémi Checchetto qui évoque le personnage du champion de boxe Mohammed Ali et ses nombreux exploits pugilistiques. Il ne se limite pas, cependant, aux exploits sportifs, mais engage aussi – et surtout – un témoignage et un plaidoyer sur la condition sociale et humaine des noirs aux USA à travers ce personnage emblématique mis en scène avec beaucoup d'intelligence par Alexia Vidal. Un ring de boxe stylisé se dessine sur le plateau de théâtre (beau travail vidéo de Marie Jumelin) occupé par une jeune comédienne virevoltante en tenue de boxeur (Adeline Walter, excellente) pour nous donner à voir, en plein match, du « théâtre mouvementé » dans lequel la gestuelle – on pourrait même dire la chorégraphie – accompagne avantageusement un texte rimbaldien plutôt fort... La boxe nous est donnée à voir ici comme une mise en abyme permanente de toutes les luttes pour la justice et l'émancipation de l'être humain. Un combat de tous les jours et de toute une vie...
Une seule comédienne donc occupe tout le plateau... Sa frêle silhouette, à la fragilité trompeuse, suffit à évoquer un géant de l'art pugilistique aux exploits de qui toute la technique théâtrale (sons, lumières, vidéo) confère une puissante expression... Critique radicale du rêve ou plutôt du cauchemar, américain, King du ring, c'est bien là le théâtre considéré pour toujours comme un sport de combat ! |
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Mis à jour le 11/07/2016
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