
|
 |
    
|
|
 |
 |
|
 |
 |
 Ne ratez pas les dernières représentations de cette pièce du dramaturge américain Jeffrey Hatcher qui présente Picasso sous un angle original, durant la période de l'occupation allemande, en France. Jouée en anglais et en français, elle séduira les passionnés de l'art.
Jeffrey Hatcher est un scénariste et dramaturge Américain, rapidement devenu un des plus prolifiques, ses pièces sont fréquemment produites dans tous les Etats-Unis. C'est sa première pièce à être jouée en France en français et en anglais, selon les jours.
Pendant l'occupation allemande, en octobre1941 à Paris, une jeune femme nazie, Mademoiselle Fischer (Natalia Lazarus), très séduisante, convoque Picasso afin qu'il authentifie trois de ses œuvres. Picasso, bon gré mal gré, se résigne mais en exige la raison. Mademoiselle Fischer lui fait part de sa mission : organiser une exposition « d'art dégénéré »pour ses chefs, dans l'intention d'en faire un autodafé (œuvres seront brûlées après). Picasso, désespéré, veut sauver son œuvre et affirme que ces dessins sont en fait des faux. Une joute oratoire s'ensuit...
Les jolies caves voûtées du Théâtre de Nesle installent une ambiance feutrée. Sur scène, le décor intérieur d'un bureau en sous-sol avec une femme habillée façon gestapo, tailleur strict, mine de circonstance froide et psycho-rigide. Entre un homme, habillé façon bohème contrastant avec le style de l'occupante. Entre Mademoiselle Fischer et Picasso, un débat s'instaure nerveux, vif et spirituel : Picasso essaye de cerner la femme, qui marque une distance froide tout en l'interrogeant. D'un interrogatoire policier du début, le dialogue bascule dans une discussion entre deux passionnés de l'histoire de l'art et la vie de Picasso est passée au crible. Un choix « cornélien » est proposé au peintre : celui de choisir entre trois de ses tableaux dont « Guernica », celui qui figurera à l'exposition "d'art dégénéré" et donc, condamné à être détruit.
A travers ce dialogue intense, un propos sur l'art et la politique et la place de l'art se dessine. Une réflexion qui permet au public d'avoir sa propre opinion. C'est aussi la découverte entre les deux protagonistes d'un même attachement à l'art et d'une attirance mutuelle qui naît pendant les longues heures d'interrogatoire. En dépit de la guerre, en dépit de leurs oppositions... Il s'agit d'une fiction mais elle a reçu l'approbation de la Fondation Picasso.
Les deux acteurs bilingues se livrent avec intensité et émotion à une joute verbale explosive, avec quelques moments d'humour. Le texte, bien écrit, est ciselé et l'on apprend beaucoup sur la vie de Picasso, sur le fait que vivant à Paris, il n'est pour autant jamais devenu français, ni vraiment parisien. Son rapport à son art et à la politique est aussi évoqué. Bien jouée et rondement menée, la pièce « Un Picasso » vaut le détour pour son approche originale du peintre. Plus que quelques représentations pour la découvrir avant une tournée à l'international ! |
 |
 |
Mis à jour le 07/11/2015
|
|
 |
|
|