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Double je(u) : l'alternance plateau/coulisse. L'organisation de l'espace est d'une originalité pertinente. Le plateau tournant donne deux dimensions au spectacle : d'un côté, les coulisses avec les comédiens sans leurs masques répondant à leurs prénoms réels, de l'autre, la scène qui les met en jeu derrière différents personnages, différents rôles. L'alternance du jeu et de leur 'je' est remarquable, d'une seconde à l'autre, selon la place qu'ils occupent dans l'espace du plateau, ils sont comédiens de leur vie en coulisse ou de leur vie sur scène.
Ce choix de mise en scène rend compte de la capacité de l'acteur à rapidement et efficacement rentrer dans son rôle une fois sous les projecteurs, malgré d'éventuels états émotionnels opposés à ceux joués face au public. Pierre Matras nous transmet le souci du professionnalisme dans ce métier, à laisser sa vie privée hors plateau. L'écart existant entre "l'être sur scène" et "l'être en coulisse" est immense mais est significatif du talent des comédiens. Par exemple, Laurence en coulisse jouant une névrosée, paranoïaque, peu dynamique, seule dans son univers et peu apprécie des autres, sur scène est femme et mère de famille pleine d'énergie, hystérique, vivement attachée à sa région qu'est la Creuse et frôlant l'hyperactivité !
À travers sept scènes différentes, à chaque fois précédées d'un interlude en coulisse où des tas de relations se nouent et se dénouent entre les comédiens, mettant parfois le feu aux poudres. Cependant, leur passage sur scène ne se trouve jamais altéré, quoi qu'en pense Muriel et ses incessantes critiques négatives en coulisse, sur les performances de ses camarades de jeu.
Une dimension comique : absurde, processus d'exagération et humour noir Les rires résonnent dans la salle face à chaque scène mettant en uvre l'absurde et le comique de situation, car entendre que porter une perruque Louis XV permet d'arrêter de fumer, ou qu'un stylo bille d'une tonne et demie vient de trouer le plafond du salon, ce n'est pas commun ! Le côté obscur des ruptures et le suicide sont traités avec des touches d'humour noir pour révéler la clarté des jours meilleurs et des renaissances vivifiantes ! Les trois épisodes de Monique évoquant le problème du nom et de l'identité au cours d'une discussion père-fille, font rire le public aux éclats, grâce à des procédés de répétition, et des répliques absurdes énoncées avec brio par les comédiens, qui s'amusent et nous amusent !
Le comique de ces scènes semble pouvoir toucher singulièrement tout en devenant universel. Stéphanie la séductrice, Muriel la critique gratuite, Laurence la névrosée, Stéphane l'amant, et Pierre le metteur en scène cocu, forment un tableau de cinq comédiens plus dérangés les uns que les autres, nous permettant de nous divertir pendant une heure trente de spectacle décalé au rythme endiablé ! |
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Mis à jour le 16/11/2011
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