• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


Toutes les pieces de Moliere

Vos textes de théâtre en ligne
Notre sélection de spectacles
Vos petites annonces gratuites




Deux mini-opéras à la troublante intemporalité. La Voix humaine et Le Château de Barbe-Bleue n’ont hélas pas attiré la foule des grands jours. Encore une fois les absents ont eu tort...

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© Dominique Jaussein
Du 07/10/2011
au 11/10/2011

Vendredi 7 octobre Ă  20h, dimanche 9 octobre Ă  15h, mardi 11 octobre Ă  20h.
Opéra de Nice
4-6 rue Saint-François de Paule
06300 NICE
Réservations :
04 92 17 40 00
Site Internet
La Voix humaine évoque l’histoire d’une femme, abandonnée par son amant. Un banal drame de la rupture amoureuse, cruel et totalement intemporel. Pendant trois quarts d’heure, au téléphone, elle parle à cet homme, sans doute pour la dernière fois. Comme une amoureuse trahie, sans trop de cohérence. Comme une mendiante de l’amour, en s’agrippant désespérément à la voix adorée, cherchant une ultime fois à retenir cet homme qui veut la quitter sans heurt pour sans doute en épouser une autre... Dans ce monologue halluciné, tout y passe : les jours heureux, le passé, le présent, l’avenir ; elle nie la réalité pour se raccrocher en vain à la moindre parole d’espoir. Elle tient bon pourtant. Jusqu’au mensonge de trop qui fait rompre la digue de sa détresse. Sous nos yeux, elle souffre, s’affole, s’emporte pour soudain se calmer. En apparence seulement ?

Car sa vie tient Ă  ce fil. D’autant plus tĂ©nu que le système de communication souvent dĂ©faille. Les accrochages avec l’opĂ©ratrice font souvent sourire, on pense irrĂ©sistiblement au Capitaine Haddock avec sa Boucherie Sanzot ! La mise en scène de RenĂ© Kœring, venue de Montpellier, immortalise de belle manière tout cela... Dans un loft amĂ©ricain (signĂ© Virgil Kœring) au design très bon chic bon genre avec vue imprenable, tel un luxueux catafalque, la belle dĂ©laissĂ©e nous donne la nausĂ©euse impression d’assister Ă  un crime ou un suicide d’amour parfait : sans arme, sans corps, sans traces de sang...

Sous la direction simplement parfaite de Philippe Auguin, Barbara Haveman transcende, comme jadis le faisait la créatrice du rôle Denise Duval, ce drame d’amour et d’éternité. En grande tragédienne, sans surcharge dramatique inutile. Talent rare, diction, français irréprochables. Poulenc et Cocteau rendus à leur vérité première. Fascinante diva !

On retrouvait la mĂŞme Ă©motion forte dans la vision Ă©purĂ©e, aux lumières très poĂ©tiques (Patrick MĂ©eĂĽs) voulue par RenĂ© Kœring pour Le Château de Barbe-Bleue de Bela Bartok. Avec l’aide de son librettiste Balasz, le compositeur hongrois dĂ©ploie un lyrisme flamboyant, des feux de cathĂ©drale. Comme pour mieux sacraliser le long calvaire de cet homme devant sa quatrième femme aimĂ©e qu’il va ĂŞtre obligĂ© de condamner Ă  la nuit Ă©ternelle. Dans cette luxuriance sonore passent par magie ici et lĂ  les ombres de Schumann, Wagner et Debussy. Comme pour mieux aussi enserrer les personnages dans un irrĂ©sistible entraĂ®nement vers l’inĂ©luctable. L’assassinat de Barbe-Bleue ? Une voie sans issue pour Judith – on sait que le Château figure la conscience mĂŞme de son Ă©poux, en une sorte de psychanalyse sauvage – qui va briser une Ă  une toutes les rĂ©sistances.

Opéra de chef avant tout, Philippe Auguin se plie, précède même cette dialectique de cris et chuchotements. Une mise en épure, une ascèse rare avec des moments de gloire indéniables pour l’Orchestre Philarmonique de Nice : le lent surgissement de la musique derrière la voix du Barde, les violons solos à l’ouverture de la troisième porte, l’ouverture de la cinquième dans un geyser sonore jubilatoire rare... La simple nudité d’une partition étouffante, insupportable.

Disposant d’une voix chaude, d’un registre très étendu vers l’aigu, Istvan Kovacs donna au Duc une stature profondément humaine, car digne d’amour. Des murmures, des plaintes, des soupirs, des confidences musicales et vocales inoubliables. Andrea Melàth, chargée d’angoisse, d’interrogation, d’espoir, délivre un discours digne de l’ampleur du mythe et du drame : simple et immense. Une femme profondément amoureuse trouvant au Lac des Larmes une véritable émotion, une intensité fragile, un magnétisme irrésistible, un vertige existentiel nous mettant mal à l’aise. Y voir là un compliment.
Mis à jour le 11/10/2011
VOTRE AVIS
Donnez votre avis sur ce spectacle


Publicité
PARTENARIAT
PUBLICITE