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 Amour haine entre mère et fille
Entre cour et jardin, sur un plan incliné, se joue un drame entre une jeune fille et sa mère. Un drame qui pourrait bien, aurait bien pu, devenir tragédie. Pour la mère, sa fille Lyly, porteuse d’espoirs pour elle-même, représente probablement la figure même de ses propres échecs, insupportables... Trop d’identification pour elle, de mimétisme même, avec cette fille qui, en grandissant, va inéluctablement accéder à sa propre indépendance... ce que la mère ne peut supporter !
Le sujet de cette pièce d’Adeline Picault, mise en scène sobrement par Serge Barbuscia, est moins l’enfance battue que l’amour trop possessif d’une mère pour sa fille dont elle ne peut supporter l’accession au statut d’adulte. Des deux personnages, c’est sans doute bien la mère qui a le moins de maturité. C’est la mère qui régresse tout au long de ce récit tandis que Lyly, la fille, s’échappe vers sa propre liberté...
Les affrontements oraux, les menaces physiques, le beau texte de l’auteur enfin, sont ponctués par les interventions bienvenues et apaisantes d’une contrebasse qui joue en contrepoint à l’apparente violence des relations comme pour laisser leur place à tous leurs non dits. L’apport d’Eugenio Romano, compositeur et contrebassiste, est ici tout à fait le bienvenu. Les créations lumière de Sébastien Lebert poussent le spectacle parfois vers le non figuratif, le métaphorique.
Tous ces éléments sont portés magnifiquement par deux comédiennes formidables : Emmanuelle Brunschwig confère à la mère ce caractère équivoque à travers lequel se révèlent fortement ses pulsions régressives, tandis que Pauline Jambet est une Lyly, d’abord souffrante, puis enjouée, libérée, tout à fait convaincante. |
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Mis à jour le 14/07/2011
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