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 Feydeau façon slapstick !...
Cela débute comme dans un film muet début vingtième siècle, façon Mack Sennett, avec des personnages muets, à la démarche mécanique, des poursuites incessantes, des gags à n’en plus finir... On a l’impression d’une machine infernale, génératrice de drôlerie à la mesure de sa fougueuse précision même. C’est le début de Mais n’te promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau adapté par Gérard Gelas, un Feydeau que l’on connaît bien, mais que l’on aura plaisir à voir ou revoir, celui-là , tout au long de ce Festival d’été à Avignon.
M. Ventroux est un député ambitieux qui aspire à un portefeuille ministériel, et dont la charmante épouse, Clarisse, a pour habitude de se promener trop souvent en tenue légère devant leur jeune fils, le domestique, ou même des visiteurs... Ainsi le fera-t-elle devant Mme Hochepaix, elle aussi députée, et adversaire résolue de M. Ventroux. Comme souvent chez Feydeau, la trame n’a ici guère plus d’épaisseur que les dessous de la séduisante Clarisse.
Dans cette pièce en un acte, l’une des dernières de son auteur, généreusement étoffée par Gelas en gags et trouvailles du même acabit, vaudeville en façade, peut-être tragédie à l’intérieur, tout l’intérêt vient des quiproquos, des dialogues, des malentendus ou au contraire trop bien entendus ! et de la mécanique diabolique qui préside à la construction dramatique. Celle-ci oscille sans cesse autour du personnage de Clarisse (Olivia Forest, plutôt craquante...), jeune femme pleine de vie et qui étouffe dans sa cage dorée. Elle est, dans ce monde trop bien ordonné, très conventionnel, peuplé de tartuffes, hypocrite et faussement guindé où la morale n’est que de façade, l’élément perturbateur, générateur d’un salutaire désordre... avec la complicité de Victor, le valet (Emmanuel Besnault, formidable lui aussi). Dans le personnage du député Ventroux, Guillaume Lanson, que l’on connaissait plus dans des rôles dramatiques, fait montre ici d’un talent comique étonnant. Enfin, Gelas a fait du député Hochepaix une femme (Marie Pagès) aux caractères sexuels quelque peu ambigües. Bref, voilà une entreprise qui a tous les atouts de la réussite. |
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Mis à jour le 10/07/2011
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