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 La pièce mise en scène par Jean-Marie Besset ouvre la saison du Centre dramatique national LR Montpellier.
9 juillet 2004. Entre Louvres et Sarcelles, Marie Léonie Leblanc (23 ans) porte plainte contre six jeunes noirs et maghrébins, qui l’on violemment agressée alors qu’elle voyageait dans le RER. Les passagers n’ont pas réagi, les six agresseurs ont violenté la jeune fille, qu’ils croyaient juive, lui tailladant les cheveux au couteau, lacérant son pantalon et son tee-shirt et lui dessinant au marqueur des croix gammées sur le ventre.
Alors que les incidents antisémites sont en forte hausse, l’histoire de Marie Léonie émeut la France entière et provoque des réactions politiques jusqu’au sommet de l’Etat. Trois jours plus tard, Marie Léonie revient sur ses déclarations et avoue qu’elle a menti.
Dans cette pièce, Jean-Marie Besset aborde les grands thèmes de société : communautarisme, homosexualité, racisme et antisémitisme. Le texte peut paraître parfois confus ou difficile, car nous naviguons en permanence entre deux sociétés que tout oppose, celle du "neuf trois" et celle du XVIe arrondissement. Il faut aux spectateurs présents une certaine attention pour rester collés aux deux récits qui se rejoignent en deuxième partie de pièce.
Jean-Marie Besset alterne efficacement entre marivaudage et critique sociale. Une remarquable scénographie (cinq techniciens de plateau...) et la mise en scène de Gilbert Désveaux donnent le rythme et nous dessinent les espaces, nécessaires à une bonne compréhension.
Nous attendions certainement beaucoup de la mythique actrice, de la Grande Bouffe, Andréa Ferréol. Son jeu est apparu peut-être un peu trop sobre, manquant de relief. Didier Sandre, en avocat homo et juif, irradie avec un jeu tout en nuance et d’une grande justesse. Les quatre jeunes acteurs nouvellement issus du conservatoire national ont un très bel avenir devant eux. Ils ont su entrer dans leurs personnages. Pas de fausses notes pour des rôles qui étaient difficiles à tenir.
On rit de ces vilains clichés sur les Arabes, les homos et les Juifs. On se questionne aussi sur les relations humaines, le besoin de reconnaissance. Jean-Marie Besset se révèle en auteur de comédie contemporaine à l’humour efficace qui reste connoté homo/parisien/cultivé. Le public montpelliérain n’a pas caché son plaisir en multipliant les salves d’applaudissements lors du salut. |
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Mis à jour le 05/10/2010
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NOTEZ-LE |
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Rencontre avec l'équipe artistique samedi 9 octobre
à l'issue de la représentation. |
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