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 Une île. Un vieil homme et une jeune fille vivent à l’abri de tout reflet.
Sur l’île de Mortes-Frontières, au large de Cherbourg, un vieil homme, capitaine de bateau à la retraite, et une jeune fille, Hazel, devenue orpheline à l’âge de 18 ans, vivent ensemble, isolés du monde. Françoise, une infirmière, est engagée pour soigner la jeune fille. Il lui est expressément défendu de poser des questions autres que des questions d’ordre utilitaires. Mais, à force de soins et de confidences, Françoise va peu à peu percer à jour l’étrange relation qui lie la jeune-fille et le vieillard...
Il s’agissait de rendre la complexité de l’âme humaine (cruauté, perversité et aveuglement) qui parcourt l’uvre de l’écrivain belge et cela, sans la dénaturer. Le texte savoureux et délectable d’Amélie Nothomb est bel et bien mis en valeur, à la fois par les dialogues et par les récits, pris en charge par le personnage de Françoise. Le tout est mis en abyme sur fond de bandes sonores et films en noir et blanc, projetés sur de hauts pendrillons de calque blanc, grâce à une astucieuse invention du scénographe, Thierry Dufourmantelle : une boîte à miroirs permettant à un seul vidéoprojecteur de projeter jusqu’à neuf films différents dans n’importe quel endroit de la scène. Les effets visuels et sonores (récits, projection vidéos et ombres chinoises) sont savamment imbriqués pour faire vivre cette étrange histoire entre polar et roman psychologique. La mise en scène est soignée, dans un décor minimaliste. Le blanc "virginal" des costumes et du linge de lit contraste avec la "noirceur" du récit. Le lit de la jeune-fille, élément central du décor, représente à lui seul l’ambiguïté entre un doux cocon d’innocence et un lieu à connotation sexuelle.
L’ambivalence des personnages gagnerait toutefois à être poussée dans leur interprétation, ainsi le vieux capitaine paraîtrait plus inquiétant, révélant peu à peu sa véritable nature, celui d’un romantique invétéré. Cette pièce témoigne néanmoins d’un excellent travail d’adaptation de la part de la comédienne et metteur en scène, Nathalie Alexandre, et nul doute que les lecteurs d’Amélie Nothomb apprécieront cette version théâtralisée. |
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Mis à jour le 22/07/2008
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