 Cette Cendrillon a connu et continue de connaître un succès énorme partout dans le monde. Devenue emblématique de la compagnie lyonnaise et dansée régulièrement, elle atteindra, lors de sa reprise le 20 novembre, sa 377e représentation.
Les masques grimaçants, costumes grossissants, chevaux de bois, et décor du magasin de jouet de la Cendrillon de Maguy Marin (1985) n’ont pas le temps de prendre la poussière. Le Ballet de l’Opéra de Lyon lui doit le lancement de sa carrière internationale et un succès non démenti dans le monde entier depuis sa création, intervenue quatre ans après la révélation de May B, ses mouvements staccato et sa densité d’intension. Cette Cendrillon de boutique a la férocité des enfants sans renoncer au merveilleux. Si Maguy Marin conserve la trame du livret, elle se joue des codes du ballet, par un traitement naïf du vocabulaire académique. La démarche malhabile, les déhanchements grotesques empruntent à la gestuelle enfantine. Depuis, Maguy Marin va plus loin dans la déconstruction narrative, mais allie toujours sens du rythme, goût pour l’absurdité révélatrice, puissance des images et force des convictions sociales. De Cendrillon à Grossland, d’Umwelt à Ha Ha, que fait-elle sinon nous tendre le miroir... nous renvoyer au visage les soubresauts du monde contemporain.
Ce spectacle n'a pas encore été chroniqué par la rédaction de La Theatrotheque.com.
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