 Shirley nous parle d’une Ă©poque, les annĂ©es 70 avec leur frivolitĂ© et leur insouciance, de Paris, entre Montparnasse et Saint-Germain-des-PrĂ©s...
Que reste t-il de Shirley Goldfarb ? Une gamme de tableaux monochromes, une aura d'égérie fidèle à ses extravagances, et ces carnets intimes, dans lesquels elle se raconte, puis meurt, en 1980, des suites d'un cancer, à l'âge de cinquante cinq ans. Rédigées aux terrasses du Flore, du Sélect ou des Deux Magots, ces notes annoncent une mort imminente, et c'est toute la vie de l'artiste qui défile, nourrie par une fougue pugnace et un cran insatiable. Judith Magre dit Montparnasse et Saint Germain des Prés, le luxe à fleur de peau et la misère traversée par son personnage. Shirley Goldfrab, c'est aussi la non dupe errante des dîners mondains, des vernissages et des fêtes, les rencontres avec Andy Wharol, Yves Saint Laurent, Francis Bacon, Paloma Picasso, avec ce monde de l'Art en mouvement, qui passe, cruel, en empêchant la nostalgie.
Figure mythique de la scène artistique et mondaine, Shirley est aussi et surtout l'amoureuse de Grégory, son mari et le père de son fils, avec lequel elle s'installa à Paris, dans les années 50.
Judith Magre est sublime dans ce rôle de femme inspiratrice, qui inspire tout sauf la mort, arrivant par surprise, du fond de sa dérision combative et de sa solitude. Shirley, assise à la terrasse d'un café qu'elle chérissait, s'en va lentement sous nos yeux, laissant derrière elle cette fresque de couleurs, de rêves et de personnages... |