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Draculéon père et fille de Jean-Michel Paris
ComĂ©die  1 acte     Environ 1 h 15



PrĂ©sentation d'Anne Clausse dans Revue-spectacle.com : "A la manière d’une fable grotesque, cruelle et espiègle, DraculĂ©on Père et Fille, aborde sans pathos le thème sensible des enfants victimes de guerre. En toile de fond un dĂ©mĂ©nagement, unique moyen de fuir de douloureux souvenirs. Marie vient de recueillir un homme qu’elle voudrait emmener dans ses cartons. Depuis douze ans, elle est Ă  la recherche de AmĂ©dĂ©e, son père disparu pendant la guerre. Parfois, elle croit le revoir au contact de ces hommes, victimes de guerre, qui errent seuls dans les rues, blessĂ©s, mĂ©moires et corps vidĂ©s. Marie est elle mĂŞme une enfant victime de la guerre, adoptĂ©e par AmĂ©dĂ©e et Rose, qui ont voulu lui cacher l’origine de sa blessure. Pour y parvenir, ils ont inventĂ© de toutes pièces une histoire, sorte de conte qui la protège de la dure vĂ©ritĂ©. Dans leur rĂ©cit, Marie Langoustine, est la fille de DraculĂ©on, son père prenant la figure d’un ogre dĂ©vorant les jambes de ses enfants poissons. AmĂ©dĂ©e et Rose auraient vaincu ce monstrueux personnage et emmenĂ© Marie avec eux, loin de sa terre natale, la Barbarie. Depuis, le temps a passĂ©, mais Marie s’accroche Ă  cette histoire, elle y croit encore. Son monde imaginaire l’enveloppe dans une bulle qui la protège de la cruelle rĂ©alitĂ©. Alors, quand elle rencontre cet homme perdu, que l’on nomme DraculĂ©on, cette fois enfin, elle croit avoir retrouvĂ© son père. Sur un ton juste, maniant la dĂ©rision, et l’ironie pour ne pas tomber dans la complainte, DraculĂ©on Père et Fille, pose des questions graves. Toute vĂ©ritĂ© est elle bonne Ă  dire ? Jusqu’oĂą protĂ©ger ceux qu’on aime, d’une rĂ©alitĂ© qui pourrait les blesser ? Mais la pièce parle aussi de la stupiditĂ© et de la cruautĂ© de la guerre, de ces millions de soldats qui ne savent pas pourquoi ils posent des mines... lesquelles peuvent toucher des enfants. Et qui rentrent les tripes vidĂ©es, et l’esprit envahi de cauchemars. Les quatre comĂ©diens en scène sont excellents. A la fois, touchants, drĂ´les, graves, pas une Ă©motion feinte n’apparaĂ®t. La mise en scène est discrète "loin du spectaculaire, ce théâtre veut privilĂ©gier l’intime", s’ajoutent quelques aspects visuels (marionnettes...) qui apportent une touche originale. Jean Michel Paris est l’auteur de cette pièce, qu’il dĂ©finit comme "une fable grotesque, malicieuse et cruelle, comme un acte de rĂ©sistance Ă  la fĂ©rocitĂ© des hommes". Les mots sont justes, ils ne dĂ©noncent pas directement mais rendent conscient. Le monde imaginaire de Marie, rendu tangible par des intermèdes pĂ©tillants et malicieux, apporte une touche de lĂ©gèretĂ© sans nuire Ă  la gravitĂ© du sujet. Une pièce forte et dĂ©licate Ă  la fois, qui, sans verser dans l’émotion facile, nous touche droit au cœur."

Cette fiche-théâtre a été enregistrée par Jean Michel Paris. Professionnel au théâtre depuis plus de trente ans (acteur et scĂ©nographe, metteur en scène, cofondateur de La Manufacture de Saint-Quentin, auteur). Plusieurs pièces crĂ©Ă©es Ă  Saint-Quentin (02) Ă  Paris (Théâtre Essaion) Ă  Avignon (Petit Louvre, Festival 2006)