Acte IGaston Mouchard, aidé par sa secrétaire Monique Calumet, prépare pour le lendemain la visite du Ministre de la Santé, Joseph Gougeon, dans son entreprise de cosmétiques. Mais par téléphone, ils apprennent que la visite est avancée d’une journée et que le ministre, accompagné par une « amie » – qui n’est autre que sa maîtresse – arrive d’un instant à l’autre. Mouchard est catastrophé, et son traiteur pris de court n’a d’autre solution que de détourner trois gâteaux de mariage, crémeux à souhait, qu’il préparait pour un autre client. C’est alors que la propre épouse du Ministre, Mina Gougeon, cliente régulière de l’entreprise de Mouchard, fait irruption pour demander réparation des dommages de peau qu’elle a subi à cause d’un produit cosmétique de la maison. Conscient qu’il faut à tout prix éviter la rencontre de la femme du ministre et de sa maîtresse, Mouchard, désemparé, retient l’épouse en salle de soin, le temps de lui trouver une « crème réparatrice » – qui n’existe pas en réalité. Lorsque le traiteur revient avec ses gâteaux en lieu et place des mignardises normalement prévues pour la visite du ministre, Mouchard pris par le temps, ordonne à sa secrétaire d’« entarter » Mina Gougeon qui s’impatiente, en lui faisant croire à un soin miracle. Entre-temps, Mélinda, une employée modèle, mais légèrement dyslexique, est choisie pour accompagner le ministre lors de sa visite. Quand le ministre et sa maîtresse arrivent, tout semble rentrer dans l’ordre : pendant que le ministre visitera l’entreprise, sa maîtresse testera les nouveaux produits en salle de soin. L’épouse entartée étant méconnaissable grâce au gâteau à la crème, pas de rencontre possible avec la maîtresse. Alors que la suite ministérielle quitte la scène, le chauffeur du ministre confie à Monique qu’il est un ancien aboyeur de palais, métier dont il a gardé des réflexes générant de fâcheux quiproquos. Au même moment, le traiteur, qui prépare le cocktail ministériel, s’aperçoit qu’un de ses gâteaux a disparu. Au cours de la visite, Mélinda persuade involontairement le ministre que les produits cosmétiques sont fabriqués à base d’uranium – alors qu’il s’agit de géranium. Croyant sa maîtresse en danger, le ministre panique et menace Mouchard qui voit ses espoirs de décoration s’éloigner subitement. Quand la maîtresse revient enchantée de ses soins, Mouchard finit tant bien que mal par démêler le quiproquo. Soudain, Mina Gougeon, dont le mari ne sait pas qu’elle est ici, surgit, le visage abondamment recouvert de crème. Malgré les gesticulations de cette importune, la maîtresse du ministre semble séduite par le « produit miracle » dont cette cliente a bénéficié, et réclame à Mouchard de l’essayer à son tour. Monique va devoir entarter la maîtresse, avec le deuxième gâteau.Acte IILes journalistes convoqués pour la visite du ministre tentent de vérifier la rumeur au sujet d’une certaine maîtresse du ministre. Mouchard a alors l’idée de faire chercher l’épouse, toujours en salle de soin. Lorsque sous la crème pâtissière, tous découvrent le visage de la femme du ministre, c’est la surprise générale, y compris pour l’épouse elle-même qui ignorait la venue de son mari. Avant de partir, les journalistes bredouilles croise le traiteur qui comprend que l’un d’entre eux est précisément le marié du lendemain à qui les fameux gâteaux étaient destinés. Mina Gougeon, toute heureuse des bienfaits de la crème inconnue, réclame quant à elle une seconde application du soin aux vertus merveilleuses. Monique subtilise pour cela le troisième et dernier gâteau. La visite est terminée, il est temps de passer au cocktail. Mais les trois gâteaux ayant disparu, les hôtes n’ont rien à se mettre sous la dent. Au moment où Monique s’apprête à expliquer la disparition des gâteaux, le téléphone sonne. Au bout du fil, le Président de la République annonce au ministre qu’il le destitue de sa fonction. Mouchard est effondré : il ne sera pas décoré. Quant à la maîtresse, elle fuit bien vite l’homme qu’elle prétendait aimer. Le journaliste, futur marié, resurgit, à la recherche du traiteur qui devait livrer ses gâteaux le soir même, et découvre en direct que le ministre est démis de sa fonction. Il en frétille, tandis que l’épouse du ministre, découvrant à son tour la destitution, console son pauvre mari. Le ménage est rabiboché, lorsqu’une nouvelle surprise attire l’attention de Mouchard : la crème pâtissière a rajeuni les traits de Mina Gougeon de manière frappante. Mouchard convoque le traiteur pour lui arracher son secret de fabrication, car la crème du traiteur semble avoir des vertus cosmétiques inattendues. Pas le temps de fêter cette extraordinaire découverte, le téléphone sonne à nouveau, mais cette fois pour Mouchard, à qui le Président offre le poste de ministre de la santé. Le nouveau ministre Mouchard choisit le traiteur pour prendre, à sa place, la direction de son entreprise, et confie à chacun un rôle à ses côtés dans sa nouvelle fonction.

Note de l'auteur. Toute l’action de la pièce se déroule dans un même lieu, l’entreprise de cosmétiques de Gaston Mouchard. Pour des raisons pratiques, la pièce peut être jouée intégralement sans changement de décor. Dans ce cas, le salon d’accueil de l’entreprise sera le théâtre de l’action, du début à la fin de la pièce. Une indication scénique permettra d’imaginer une salle de soins attenante au salon, mais que le public n’a pas besoin de voir. Le hall d’accueil de l’entreprise donne également sur ce même salon, théâtre de l’action.Cette pièce se déroule en deux actes. Les scènes s’enchaînent sans transition. Le découpage de la pièce par scène permet au metteur en scène et aux acteurs de s’y retrouver dans le fil de l’action, mais n’a pas vocation à interrompre le déroulement de l’histoire. Les répliques se répondent d’une scène à l’autre, sans transition. Plus le rythme des dialogues du tac-au-tac sera soutenu, plus la pièce produira sur le public l’effet recherché.

Cette fiche-théâtre a été enregistrée par Edgar Bonnelouche. Auteur de théâtre amateur. Passionné de comédies fondées sur le principe du quiproquo.

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