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La Baie de Naples de Joël Dragutin
Comédie  1 acte     Environ 1 h 30



L"Ere du Vide" post-moderne mise en scène, désignée et dénoncée par son contraire : le plein de mots et de mets, la pléthore du verbe futile et d'agapes insensées... On mange des paroles, on parle de manger, et l'on se rassure dans et par la médiocrité. Tout au long de la pièce, les convives n'arrêtent pas d'échanger ces propos de convenance, ces banalités obligées constituant la trame d'un échange social vidé de tout enjeu existentiel et/ou politique. Brouillage de la temporalité, des identités même, car on ne sait plus à qui l'on a raconté cela et à quel moment, et le verbalisme, le psittacisme ruinent le sens jusqu'à produire, au final, une véritable matière sonore, musicale. Cependant, les affects surgissent par saccades, d'autant plus violents que le babil mondain les tenait à distance : crudité soudaine du sexuel, de l'agressivité. Mais rien ne progressera pour autant dans la prise de conscience de cette "folie ordinaire". La fin de la pièce suggère que tout peut recommencer, encore et toujours, dans l'"Enfer du Même"...

Note de l'auteur. La tragédie d'une époque en panne d'utopie prend ici une forme dérisoire, satirique, d'où le registre de la tragi-comédie qui a été choisi, registre théâtral inscrivant "La Baie de Naples" dans la ligne esthétique du Brecht de "La Noce chez les Petits-bourgeois". L'effet de saturation vertigineuse joue à la fois comme occurrence théâtrale pour une performance d'acteurs, et comme le contrepoint ironique d'une vacuité pétrifiée par une supposée fin de l'Histoire. (Pierre Corcos)

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