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Les Quatre Jumelles de Copi
ComĂ©die dramatique  1 acte     Environ 1 heure



Elles se provoquent, elles se piquent, elles se tuent, les jumelles. Les sœurs Smith, les sœurs Goldwashing, ivres d’une quĂŞte sans fin, une course burlesque Ă  l’identitĂ©, aux diamants et Ă  l’hĂ©roĂŻne. Mais dans l’univers dĂ©glinguĂ© de Copi, il n’est nulle issue, pas mĂŞme la mort.

Note de l'auteur. Les quatre jumelles fuient une enfance qui leur colle Ă  la peau, une tragĂ©die originelle, forcĂ©ment dĂ©jĂ  consommĂ©e. Cette gĂ©mellitĂ©, elles la portent comme un fardeau, une prĂ©sence inopportune de soi Ă  soi, un dĂ©doublement impossible Ă  effacer, mĂŞme dans la mort. A tel point qu’il devient tentant de changer de peau, de changer de vie, de costume et de sœur, quitte Ă  devenir le cadavre d’une autre. Très vite, la course aux dollars devient un leurre, une chimère peu efficace Ă  masquer les cicatrices ; les jumelles se sont prĂ©cipitĂ©es droit dans un mur nommĂ© Alaska, car il n’y a pas d’échappatoire au paradoxe terrible : impossible d’exister seule, impossible de vivre Ă  deux. Cet Ă©cartèlement, Copi le traite sur le mode jubilatoire du Grand Guignol, du jeu de massacre absurde. La drogue est injectĂ©e par paquets de seringues, et quand il ne s’agit pas d’hĂ©roĂŻne, c’est du talc qu’on inocule. Ici on tue vite, par le pistolet, le couteau, ou Ă  mains nues ; et si l’on meurt dans la souffrance, c’est pour mieux ressusciter bientĂ´t. Juste le temps pour la survivante de ressentir la perte dĂ©chirante de l’autre et un fugace sentiment de libertĂ©, une libertĂ© vertigineuse jusqu’à la nausĂ©e. De l’écartèlement utĂ©rin Ă  la spirale de la haine au quotidien, autant de drames qui sont traitĂ©s ici sur le mode sanglant, car il n’y a rien d’immaculĂ© dans cet univers de rancĹ“ur. Les meurtres s’enchaĂ®nent Ă  un rythme effrĂ©nĂ©, et mĂŞme si l’on meurt "pour de faux", comme il se doit, cette catharsis de sang et de tripes ne tarde pas Ă  laisser percer le drame derrière la farce de potache. Et le rire de se faire amer, et la jubilation de se teinter de gĂŞne, mais la comĂ©die jamais ne s’éteint, la comĂ©die, cette garce sublime qui s’accommode en toute puretĂ© des misères trop humaines.

Cette fiche-théâtre a été enregistrée par Jf Mariotti. Compagnie l'HĂ©autontimoroumĂ©nos